Baccharis halimifolia
Port de la plante
Feuillage
Fleurs
Septembre
Octobre
Fruits
Novembre
Le Baccharis halimifolia est une plante invasive et représente une vraie menace végétale !
Arbuste à feuillage caduque pouvant atteindre jusqu’à 4m de hauteur. Les tiges sont dressées, très rameuses et glabres, couverts de minuscules écailles. Les feuilles sont de couleur vert tendre et de type alterne. Les feuilles inférieures ont un pétiole court et sont de forme oblongue pouvant atteindre 3 à 7cm de long et de 1 à 4cm de large et sont pourvues de trois à cinq dents de chaque côté. Les feuilles des rameaux florifères sont plus étroites avec une à trois dents de chaque côté. Les inflorescences, situées à l’extrémité des tiges, sont constituées de capitules de petites fleurs blanchâtres (fleurs femelles) ou jaunâtres (fleurs mâles). Les feuilles entourant l’inflorescence sont petites, entières et sécrètent une résine visqueuse. Les fruits formés sont des akènes de 1 à 2mm de long. Ils contiennent la graine et portent une aigrette à leur extrémité facilitant la prise au vent facilitant ainsi la propagation de cette plante colonisatrice.
Plante dioïque (pied mâle et pied femelle) à floraison estivale/automnale (août / octobre) et à pollinisation anémophile.
Reproduction sexuée : Les arbustes matures après deux ans de végétation fleurissent dès la fin de l’été. Les pieds mâles poussent généralement plus vite que les pieds femelles, portent plus de feuilles tendres, fructifient et perdent leurs feuilles de manière plus précoce. Les fleurs sont pollinisées par le vent (anémophile). Dès octobre à novembre, chaque plant femelle produit des milliers de fruits comprenant une graine et une aigrette. Ces fruits portant les graines sont dispersés au gré des vents à plusieurs kilomètres à la ronde et forment de véritables nuées en automne. Les graines germent en une à deux semaines quand l’humidité du sol est suffisante et les jeunes plants ont une croissance rapide de l'ordre de 30 à 40 cm/an. Les graines peuvent attendre jusqu’à cinq ans avant de germer.
Reproduction asexuée : L’arbuste est capable de drageonner. Après une coupe ou un recépage, le drageonnage est instantané et constitue donc un deuxième mode de reproduction très efficace. Le Séneçon en arbre peut également se régénérer à partir d’un fragment de racine.
Mode de propagation : Les graines sont très largement dispersées par le vent sur de très longues distances. Les possibilités de propagation de ces graines par les cours d’eau restent ancore à étudier. La conquête de nouveaux espaces peut aussi se faire par propagation végétative du fait de ses fortes capacités de drageonnage.
Habitat :
Dans son territoire d’origine, le Séneçon en arbre se développe dans des zones humides saturées en eau à sols calcaires ou salins et dans les franges supérieures de marais tidaux ainsi qu’en arrièredune.
Il affectionne particulièrement les forts ensoleillements et est résistant à la sécheresse, au vent, aux expositions maritimes et au froid (-15°C). Il possède une bonne tolérance pour de nombreux types de sols (sols drainés, sols argileux à sableux) et également au sel.
Impact sur la biodiversité:
Le Séneçon en arbre peut former des fourrés très denses modifiant le fonctionnement des écosystèmes en augmentation le risque d’incendies dans les friches en sécrétant de la résine par les feuilles et le bois créant ainsi un bon combustible.
Il empêche le développement des espèces indigènes en diminuant leur accès à la lumière.
Le baccharis h. modifie la structure et la physionomie des unités colonisées.
Il limite la croissance des espèces héliophiles typiques des marais salants.
Il modifie la diversité des communautés envahies.
Il ferme les milieux comme les marais, les prairies subhalophiles, les roselières interdisant l’expression des cortèges floristiques et faunistiques associés ces habitats, impactant la biodiversité des sites concernés.
Il diminue les espèces herbacées en limitant leur accès à la lumière.
Impact sur la santé:
- La production importante de graines pourrait impliquer une aggravation des risques d'allergies.
Impact sur les usages :
Aux abords des marais salants, l'effet "brise-vent" du à la présence du Baccharis nuit aux activités de production de sel en ralentissant le séchage. Il bride également les accès aux sites.
La colonisation des salines en friche par le Séneçon en arbre rend les reconquêtes des salines par les paludiers beaucoup plus difficiles.
La production important de graines du Séneçon en arbre augmente la part des insolubles dans la récolte de sel.
L’installation du Séneçon en arbre se produisant dans des zones favorables au développement larvaire des moustiques, le couvert végétal dense ainsi créé protège les gites larvaires et entrave les interventions de démoustication.
Les feuilles contiennent en effet un glycoside cardiotoxique connu pour provoquer la mort des moutons.
Usages :
Ornement : Espèce malheureusement encore commercialisée (pépinière, internet) à destination des jardiniers pour ses qualités ornementales comme arbuste de haies résistant aux embruns maritimes et de haies coupe-vent.
Aménagement : Espèce plantée en bordures de route, sur les giratoires ou en haies brise-vent sur le littoral. Elle est également plantée pour stabiliser les digues ou les berges des cours d’eau et dans une moindre mesure en plantation pour le petit gibier.
Médical : Espèce commercialisé en gélules comme complément alimentaire pour nettoyer/purger et favoriser la perte de poids.
Introduction :
Introduction volontaire en France vers 1683 du fait de ses nombreuses propriétés ornementales : vigueur, croissance rapide, tolérance au climat maritime et au froid, absence de maladie. Cette espèce aurait été cultivée au Jardin des Plantes de Paris dès 1796 et, à partir de 1824, au Jardin des Plantes de Montpellier. Elle s’est ensuite échappée des jardins et à colonisé le milieu naturel.
Distribution en France :
Le Séneçon en arbre est présent sur la Côte Atlantique depuis 1915. Il est naturalisé dans le sud-ouest depuis 1960 en Gironde et dans les Basses Pyrénées et colonise également les départements du pourtour méditerranéen.
Répartition du Baccharis Hamilifolia en France métropolitaine
En Europe :
L’espèce est largement répandue en Europe du sud (Espagne, Italie) et de l’ouest (Belgique) et du Nord (Royaume-Uni).
Habitat colonisé :
Le Séneçon en arbre colonise à partir de ses lieux d’introductions, les milieux remaniés situés en périphérie, les bords de routes et de canaux. Il peut aussi progresser sur d’autres milieux anthropisés tels que les friches agricoles, salicoles ou industrielles et s’étendre sur des milieux naturels en particulier, les zones humides, en fonction du degré de salinité et d’inondation, mais aussi sur les prairies et les boisements ouverts. Il envahit les formations avec un hydromorphisme prononcé et son installation dans des sols
relativement salés est également souvent mentionnée. Dans le delta du Rhône, les individus de B. halimifolia inventoriés colonisent préférentiellement les roselières (33 %) ou leurs bordures (28 %). Ils sont également préférentiellement présents dans des milieux perturbés (friches : 16 %, bords de canaux ou de chemin : 14 %).
Prédateurs :
Six insectes herbivores/pathogènes sont documentés comme établis sur le Séneçon en arbre en Australie: trois espèces de lépidoptères, Aristotelia ivae (Busck), Bucculatrix ivella (Busck), et Hellensia balanotes (Meyrick), deux espèces de coléoptères, Megacyllene mellyi (Chevrolat) et Trirhabda bacharidis (Weber), et un diptère, Rhopalomyia californica (Felt) (Julien & Griffiths1998).
Arrachage manuel :
Méthode à appliquer sur les jeunes pieds de l’année sur des stations nouvelles ou encore peu étendues. La période d’intervention est choisie en fin d’été car les jeunes plants bien verts contrastent alors avec la végétation jaunie. Il faut vérifier à bien enlever le système racinaire afin d’éviter le rejet. Les gros pieds isolés peuvent être déracinés manuellement à la pioche piémontaise ou à l'aide d'un outil expérimenté en Bretagne sud : le "Baccharach".
Mécanique :
La coupe, l'arrachage des souches et le gyro-broyage peuvent être envisagés mais ces opérations sont à renouveler plusieurs fois en raison des rejets et de la banque de graines très active lorsque l'espèce est installée depuis un certain temps. Lorsque l'arrachage n'est pas possible, la taille régulière des arbres avant la floraison doit être un axe de travail à privilégier pour limiter la dissémination des graines. L’arrachage et la coupe à moins de 10 cm du sol réduisent sa propagation. Cette technique doit être suivie d’un entretien par la fauche.
La Lutte chimique est à proscrire !
Une expérimentation dans le morbihan est en cours en utilisant le sel pour dévitaliser les individus et une problématique d'homologation de cette méthode se pose.
Lutte biologique :
Le Séneçon en arbre a fait l'objet de plusieurs essais de lutte biologique avec plus ou moins de succès depuis les années 70. Quelque 14 agents ont été testés en Australie mais aussi aux États-Unis, au Mexique et au Brésil ainsi que la rouille Puccinia evadens. Trois agents, Rhopalomyia californica Felt, Hellensia balanotes (Meyrick) et la rouille
Puccinia evadens, sont considérés comme exerçant un contrôle important sur le Séneçon en arbre. Deux autres agents, la
chrysomèle Trirhabda bacharidis (Weber) et le foreur de tige Megacyllene mellyi (Chevrolat) peuvent être efficaces dans des zones très localisées.
Le brûlage dirigé est une cette technique se révélant peu efficace voir contreproductive car, Le Séneçon en arbre rejette de souche après incinération l’ouverture brutale du milieu favorise l’accumulation de graines dans le sol et la croissance des jeunes plants.
Submersion : La submersion prolongée des pieds lorsqu'elle est possible est une des techniques alternatives.
En complément des actions curatives, il est nécessaire de ne plus planter cette espèce malheureusement encore disponibles chez quelques pépiniériste insensibles à cette problématique.
Dans le cas ou vous possédez des plants dans votre jardin et que vous ne souhaitez pas les supprimer, il est impératif des les tailler avant la floraison pour éviter la dispersion dans les milieux environnants.
Il est préférable malgré tout de les remplacer par des essences locales adaptées comme par exemple : l'Atriplex halimus, le Bupleurum, l'Elaeagnus ebbingei, l'Oléaria virgata, le Tamarix pentandra ou l'Euonymus japonicus.
Important : Pour que cette lutte soit efficace, elle doit être participative et collective.
Publié au JO du 22 février 2018, l’arrêté relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain vient achever le dispositif réglementaire français sur la lutte contre les espèces envahissantes, dont le Baccharis halimifolia.
Cet arrêté rend applicable l’interdiction d‘introduction dans le milieu naturel, qu’elle soit volontaire ou par imprudence, des espèces listées.
Il rend légitime les actions pour lutter contre la prolifération du Baccharis en partenariat avec les collectivités et services de l’Etat.
Il autorise le préfet de département a prendre un arrêté pour préciser les modalités de cette lutte et prévoir les conditions de pénétration dans les propriétés privées pour réalisere les travaux d’éradication en cas de défaillance des propriétaires (article R411-47 du code de l’environnement).
Il rend applicable les sanctions prévues en cas d’introduction dans le milieu naturel, par négligence ou par imprudence : soit une amende de 4° classe (750 €).
Exigence générale du milieu
Utilisation C
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ColonisatriceOUI
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